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mercredi 14 janvier 2015

CHARLIBERTE D'EXPRESSION



M E R C R E D I   7   J A N V I E R   2 0 1 5   ! ! ! ! ! !  ? ? ? ? ? ?
  



 CHARLIE HEBDO




J E U D I   8   J A N V I E R  à m i d i :   R e c u e i l l e m e n t  .


Minute de silence en hommage aux victimes devant nos mairies.


  
 S A M E D I   1 0   J A N V I E R , 14 h 30  .   D e u i l  .

 

 

A Recloses, Seine-et-Marne, où il habitait, hommage est rendu à Frédéric Boisseau, 42 ans, agent de maintenance de la Sodexo, première victime de la barbarie au siège de Charlie Hebdo.




 D I M A N C H E   1 1   J A N V I E R  , 15 h.   

                          PARIS : humour  et chagrin mêlés.



L'Europe, à laquelle se joignent d'autres pays du monde,  est solidaire de la France en ce 11 janvier 2014

Humour d'un publiciste, tonalité Charlie, bd des Filles du Calvaire

                14h45. Passé le Cirque d'Hiver, longue attente près du 42 boulevard du Temple. Là vécut un temps Gustave Flaubert.                          

Au même endroit, la grande fresque. Auteur ?






LIBERTÉ       ÉGALITÉ          FRATERNITÉ

RIRE . DESSINER . SEX ' PRIMER . Au fond, la Bourse du Travail.


Crayon, Cœur et C . . . . . . . C'est "l'esprit" Charlie ! (voir ci-dessous)



 AUX LECTEURS

Amis lecteurs, qui ce livre lisez,
Despouillez-vous de toute affection,
Et, le lisant,, ne vous scandalisez;
Il ne contient mal ne infection.
Vray est qu'icy peu de perfection
Vous apprendrez, sinon en cas de rire *;
Aultre argument ** ne peut mon cueur élire,
Voyant le dueil qui vous mine et consomme;
Mieux est de ris que de larmes escripre,
Pour ce que rire est le propre de l'homme.

Voir ci-contre . . .


"HOMMAGE AUX 17 VICTIMES . VOUS ÊTES DANS NOS CŒURS"

Sous le regard de Marilyn.

" ... tous ensemble, tous debout. "

"LIBERTÉ. LIBERTÉ. LIBERTÉ..., scande cette femme.

A 16h, nous accédons à la place de la République.



Qui dira que l'humour niais pas présent dans cet hommage ?

Sur le clavier, parmi les couleurs, s'écrit ton nom.




Descartes : prénom, Charlie


. . . signé Les Inconnus in "Jésus II, le Retour".

" Place de la liberté d'expression "
VOLTAIRE
                                  A 17 h. nous empruntons le boulevard Voltaire.


C H A R B





"L'AMOUR PLUS FORT QUE LA HAINE"

   "Sur mes refuges détruits
      Sur mes phares écroulés
          Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom  . . .
"


et maintenant ?

L’espoir luit comme un brin de paille dans l’étable.
Que crains-tu de la guêpe ivre de son vol fou ?
Vois, le soleil toujours poudroie à quelque trou.
Que ne t’endormais-tu, le coude sur la table ?
Pauvre âme pâle, au moins cette eau du puits glacé,
Bois-la. Puis dors après. Allons, tu vois, je reste,
Et je dorloterai les rêves de ta sieste,
Et tu chantonneras comme un enfant bercé.

Midi sonne. De grâce, éloignez-vous, madame.
Il dort. C’est étonnant comme les pas de femme
Résonnent au cerveau des pauvres malheureux.

Midi sonne. J’ai fait arroser dans la chambre.
Va, dors ! L’espoir luit comme un caillou dans un creux.
Ah ! quand refleuriront les roses de septembre !

Paul Verlaine, Sagesse (1881). L. de P. n°1116 p.136


 . . . et puisqu'on dit qu'en France tout termine par des chansons, un chant d'amour et        
de résistance :

Ma France
De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine
Je n'en finirais pas d'écrire ta chanson, ma France

Au grand soleil d'été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche
Quelque chose dans l'air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche, ma France

Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre, ma France

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille, ma France

Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes
Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu'il est temps que le malheur succombe, ma France

Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l'histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs, ma France

Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain, ma France

Qu'elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles, ma France.
                        Jean Ferrat, paroles et musique.



Notes :
* En matière de rire
** Sujet
Références
 - si des hélicoptères tournaient dans le ciel parisien, la photo d'hélicoptère présente ici  avait été prise à New York
 - "Aux lecteurs" : Rabelais, Gargantua, O.C., La Pléiade, p.2
 - poème de Gustavo Adolfo Bécquer (Séville 1836 - Madrid 1870) in Anthologie bilingue de la poésie espagnole, La Pléiade, p.540. Traduction  personnelle. Poème extrait de El libro de los gorriones
  - légende de la photo au graffiti "liberté", texte: P. Eluard, Liberté, 1942, extrait (strophe 18)
  - légende de la dernière illustration : couvercle d'un pot de miel; fond: partie de la couverture d'un cahier Cambridge illustrée par J.P. Barthe

Liens :
 - URL de la 1ière image, poing dressé : https://encrypted-tbn3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRiKw_L19jxdxpykAB2XOEx5nRlhDF0l8XubffaCaHlqW02uVRK
 -  URL de la 2e photo, "recueillement" :  http://www.valerie-lacroute.fr/
 - à propos de la manif :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Manifestations_des_10_et_11_janvier_2015
 - Charlie Hebdo, l'historique :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Charlie_Hebdo
 - Gustavo Adolfo Bécquer: http://fr.wikipedia.org/wiki/Gustavo_Adolfo_B%C3%A9cquer
 - Paul Verlaine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Verlaine
 - Jean-Paul Barthe, illustrateur : http://www.bepub.com/portfolio-jean-paul-barthe/#realisations
 - Jean Ferrat, Ma France : https://www.youtube.com/watch?v=qkO7_rhhCbA 

dimanche 11 janvier 2015

Hommage de la plume au crayon


PARIS

Où fait-il bon même au cœur de l'orage
Où fait-il clair même au cœur de la nuit
L'air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l'espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits

Jamais éteint renaissant dans sa braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu'au Père-Lachaise
Ce doux rosier au mois d'août refleuri
Gens de partout c'est le sang de Paris

Rien n'a l'éclat de Paris dans la poudre
Rien n'est si pur que son front d'insurgé
Rien n'est si fort ni le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n'est si beau que ce Paris que j'ai

Rien ne m'a fait jamais battre le cœur
Rien ne m'a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n'est si grand qu'un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré

Aragon, La Diane française, in La Diane française et En étrange pays dans mon pays lui-même, Seghers, 1962 p.62






                                  Beauté du ciel de l'Irak


Toi, pour ce que tu montres de limpidité, ô ciel de l'Irak, ô ciel, le meilleur des ciels,
   Regarde-moi ! Depuis longtemps t'aime mon cœur et depuis longtemps, comme lui, t'aime mon âme !
   Regarde-moi, lorsque les rossignols modulent, à l'aube, sur la cime de la ramée.
   Regarde-moi, quand le soleil a disparu, avec les yeux des astres dans les ténèbres.
   Regarde-moi, quand la créature dérobe ce qui, d'elle, émane de bruit sur la terre.
   Regarde-moi, quand la Nature est attentive, dans la sombre Nuit, au murmure de l'eau.
   Regarde-moi, alors que l'Automne paraît attristée à cause de ses arbres nus.
   Regarde-moi, quand le jardin est dépourvu de fleurs ou que celles-ci ont perdu leur éclat.
   Regarde-moi, par les fentes à l'intérieur des nuages, en secret, de ton œil bleu.

    Jamil Cidqi Az-Zahawi (1863-1936), in Les plus beaux textes arabes, présentés par Emile Dermenghem;  Editions d'Aujourd'hui, coll. Les Introuvables, 1980 p.370. *




                











                                                      
                                                                Matin


   N'eus-je pas une fois une jeunesse aimable, héroïque, fabuleuse, à écrire sur des feuilles d'or, -- trop de chance ! Par quel crime, par quelle erreur, ai-je mérité ma faiblesse actuelle ? Vous qui prétendez que des bêtes poussent des sanglots de chagrin, que des malades désespèrent, que des morts rêvent mal, tâchez de raconter ma chute et mon sommeil. Moi, je ne puis pas plus m'expliquer que le mendiant avec ses continuels Pater et Ave Maria. Je ne sais plus parler !
   Pourtant, aujourd'hui, je crois avoir fini la relation de mon enfer. C'était bien l'enfer ; l'ancien, celui dont le fils de l'homme ouvrit les portes.
   Du même désert, à la même nuit, toujours mes yeux las se réveillent à l'étoile d'argent, toujours, sans que s'émeuvent les Rois de la vie, les trois mages, le cœur, l'âme, l'esprit. Quand irons-nous, par delà les grèves et les monts, saluer la naissance du travail nouveau, la sagesse nouvelle, la fuite des tyrans et des démons, la fin de la superstition, adorer -- les premiers ! -- Noël sur la terre !
    Le chant des cieux, la marche des peuples ! Esclaves, ne maudissons pas la ­­vie. 
    Arthur Rimbaud, Une Saison en enfer, II, Livre de Poche n°9636, pp.82-83




Notes : 
 * Texte in H. Pérès, La littérature arabe et l'Islam par les textes, XIXe et XXe siècles, 1938, p.105.  – Traduction Albert Lentin
 -  4ième photo : Festival international des jardins, "Mobiles! Des jardins pour un monde en mouvement ", à Chaumont-  sur-Loire, année 2007
Liens :
 - Louis Aragon : http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Arago
 - le poète Cidqi Az-Zahawi : http://en.wikipedia.org/wiki/Jamil_Sidqi_al-Zahawi
 - Arthur Rimbaud : http://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Rimbaud
 - Léo Ferré chante Une saison en enfer (Matin à 1:00:36) : https://www.youtube.com/watch?v=gaOfWFIJSlw