dimanche 20 août 2017

La blancheur éclatante de nos matins ...









      INSTANT MOCHE
Cent pas dans une gare, Genève,
– un jour peut-être regretteras-tu cette heure
ajoutée à tant d’autres que tu qualifieras
à juste titre de perdues – entre deux points de vente, tabac, journaux, revues,
où les pornos exercent un fallacieux attrait
et dans la salle d’attente, mon frère,
je pense à toi quand je serai absent de la terre
et que tout continuera, qu’un inconnu, toi,
mesurera sur un siège en plastique, en hiver,
combien on peut, vivant, se décevoir.
 
Paul de Roux, Le soleil dans l’œil. Anthologie de la poésie française du XXe siècle **, Poésie Gallimard p. 485 



.Station de métro Hôtel de Ville, Paris, nov. 2014. Photo : Garry Winogrand.





Je commencerai par être

celui qui

chaque jour

découvre l’infinie

première fois

la parure du chaos

l’abandon

des masques

l’éclosion accélérée

d’une fleur de sens

celui qui

ne veut plus

traduire la vie

en cendres mortes

je commencerai par être

incomparable
Zéno Bianu, Le désespoir n’existe pas (2010), in « Infiniment proche et Le désespoir n’existe pas », Poésie Gallimard, p.122


  • C'est toujours la première fois (1965) qu'écouter Jean Ferrat.





Liens :
   ¤  Paul de Roux sur Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_de_Roux
   ¤  Zéno Bianu sur Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Z%C3%A9no_Bianu 
   ¤  Garry Winogrand, exposition au Jeu de Paume à Paris en 2014-2015. Vidép i,teressante  à l'adresse suivante :http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=2012