D’où me vient la tendresse ?J’ai caressé d’autres bouclesEt j’ai connu des lèvresPlus sombres que les tiennes.Les étoiles s’allumaient et mouraient(D’où me vient la tendresse ?)Et les yeux s’allumaient et mouraientPlongés dans mon regard.J’ai entendu d’autres chantsDans la nuit sombre et noire(D’où me vient la tendresse ?)La tête sur le cœur du chanteur.D’où me vient la tendresse ?Et que puis-je en faire, adolescentMalicieux, chanteur vagabond,Aux cils plus longs que longs ?
18 février 1916
Marina Tsvétaïéva,
Le ciel brûle, trad. P.
Léon et E. Malleret, Gallimard, Poésie, p.56
Baiser au front – c’est effacer l’ennui.Je baise au front.Baiser les yeux – c’est tuer l’insomnie.Je baise les yeux.Baiser les lèvres – c’est donner à boire.Je baise les lèvres.Baiser au front – c’est effacer la mémoire.Je baise au front.5 juin 1917
Marina Tsvétaïéva, ibidem, p.74
& & &
Photo 1 : Performance Graff par LOOP. Palissade de la Commanderie. Corbeil, mai 2017
Liens :
¤ à propos de Marina Tsvétaïéva : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marina_Tsveta%C3%AFeva